Pourquoi faut-il changer les choses dans le monde qui nous entoure ?

On a besoin de changer parce qu’on a construit un système qui :

  1. est construit sur des ressources non renouvelables.
  2. et que ces ressources perturbent trop l’environnement pour que la situation reste stable.

Ce besoin de changement s’applique à des éléments du monde qui nous entoure qui sont très lents à changer (systèmes de transport, l’urbanisme : on a mit des siècles à faire passer Paris de 200 000 personnes à une agglomération parisienne de 10 millions d’habitants, le paysage agricole, l’énergie: que ce soit un réseau éolien, un réseau électrique, une centrale nucléaire où l’on parle du demi-siècle ou du siècle, etc.).

La planification est nécessaire, mais est-ce que ce sera suffisament rapide ?

C’est bien le problème, les effets ne seront pas rapides. La planification porte sur des durées qui sont longues.

C’est d’ailleurs un problème pour les élus, qui aiment bien en général avoir des résultats qui se voient dans le courant de leur mandat. Ici c’est un exercice plus désagréable pour eux puisque les décisions et les efforts d’aujourd’hui ne feront apparaître des résultats qu’après la fin de leur mandat.

Note Voir la vidéo de Dennis Meadows à l’ENS de Lyon, de 18:41 à 20:29, sur son explication du choix “adaptatif” vs “addictif” des électeurs.

Faut-il mettre plus de contraintes pour accélérer le changement ?

Jancovici reprend l’exemple des études: si vous planifiez les études d’un enfant et que vous lui mettez zéro contraintes, c’est-à-dire que vous lui laissez le choix, tous les jours, de faire ses devoirs ou d’aller jouer au foot, ou bien d’aller à l’école ou d’aller à la pêche, probablement que l’enfant ne fera pas beaucoup d’études. Ici c’est exactement pareil. Si l’on accepte pas de se mettre à nous mêmes des contraintes, on ne fera pas les efforts.

Néanmoins, il précise que l’on ne peut pas bâtir un discours que sur la contrainte, ce n’est pas enthousiasmant, ni très positif.

Le gouvernement prend-il trop de précautions ? Hésite-t-il a mettre des contraintes ?

En démocratie, le gouvernement arbitre des pressions. Un gouvernement ne fait pas des grands plans de son côté en réfléchissant de manière analytique, et en imposant sa solution tel un “bulldozer” une fois qu’il l’a trouvée, en “baffant” tous les gens qui ne veulent pas aller dans sa direction.

La démocratie est un système inversé, et en fait, en taquinant un peu, le pouvoir en place est un intermédiaire entre un exécuteur testamentaire et les gens qui réfléchissent.

Alors la démocratie est-elle un frein à la lutte contre le réchauffement climatique ? Jancovici dit que la démocratie n’est pas un frein, il dit que c’est un système remontant, le sommet bouge si la base bouge.

Au Shift Project, ils considèrent que les vrais interlocuteurs sont d’abord la société civile, avant le monde politique. Parce qu’il faut que ça bouge dans la société civile, il faut qu’il y ait un nombre croissant d’électeurs, de parents d’élèves, de chefs d’entreprises, de fonctionnaires, de professeurs, etc. qui disent, “oui, il faut aller dans cette direction”, et à ce moment là, ça remonte et on a un nombre croissant d’élus qui disent “oui, c’est dans cette direction là qu’il faut aller”.


Why do we need to change things in the world around us?

We need change because we built a system which:

  1. is built on non renewable resources.
  2. and those resources disrupt the environment too much for the situation to remain stable.

This need for change applies to elements of the world around us that are very slow to change (transport systems, urban planning: it took centuries to transform Paris from a city of 200,000 people to a conurbation of 10 million, the agricultural landscape, energy: whether it’s a wind power network, an electricity grid, a nuclear power station where we’re talking about half a century or a century, etc.).